Le traitement du futur ?
Au cours de l’été 2013, des étudiants du Génopole d’Evry engagés dans un concours international en biologie synthétique (IGEM) prennent contact avec nous. Ils travaillent sur un traitement en substitution des saignées et sollicitent notre aide pour relayer un questionnaire auprès de nos adhérents.
Nous faisons connaissance, quelques semaines plus tard, avec cette équipe pluridisciplinaire fort sympathique et motivée. Ils sont alors à la recherche de conseils pour la préparation d’un séminaire sur l’Hémochromatose qu’ils organisent en septembre.
Avec notre concours, ils parviennent à déplacer les grandes personnalités du monde scientifique et médical s’intéressant au métabolisme du fer : Le Dr Gaël Nicolas, chercheur à l’Institut Cochin, le Pr Pierre Brissot, coordinateur du Centre de Référence des surcharges en fer rares – CHU de Rennes – le Dr Marie Paule Roth, chercheur à l’Inserm de Toulouse. Médecins, chercheurs et patients sont ainsi réunis pour une journée exceptionnelle.
Si le sens du discours a parfois échappé aux malades, notamment l’exposé du Dr Marie Paule Roth sur le lien entre le gène HFE et l’hepcidine, les présentations nous ont permis de comprendre que grâce à la découverte de l’hepcidine, régulateur clé de l’homéostasie du fer, il est possible désormais de synthétiser ce produit et, en l’administrant à des souris hémochromatosiques, de contrecarrer le développement de la surcharge en fer.
La présentation sur le Microbiome, par le Dr Nicolas Pollet, un des superviseurs de l’équipe, nous a ouvert à un environnement que les malades ne connaissent pas. Nous étions loin de nous imaginer que le tube digestif contient entre 500 et 1 000 bactéries différentes, et que celles-ci impactent sur notre santé. Nous ignorions également que les bactéries aiment beaucoup le fer…
De quels traitements pourrons-nous bénéficier à l’avenir ?
Le Pr Pierre Brissot a mentionné : Les chélateurs de nouveau type pris par voie orale et dont l’indication n’est pas l’hémochromatose – lesquels peuvent être parfois associés aux saignées, les inhibiteurs d’absorption, la supplémentation en hepcidine.
Quant à ces étudiants, ils se sont engagés dans un projet visant à lutter contre la surabsorption du fer au niveau de l’intestin. Ils ont conçu un traitement à partir d’une bactérie modifiée pouvant détecter les fortes concentrations de fer dans l’environnement et produire des entérobactéries (bacilles à Gram négatif vivant dans le tube digestif). Ils ont fabriqué une gélule contenant des bactéries. Celle-ci résiste à l’acidité de l’estomac et se dissout au niveau de la partie supérieure de l’intestin grêle. Ce traitement permettrait d’espacer les saignées chez le patient hémochromatosique, en phase d’entretien.
Bien que la base du travail de ces étudiants soit la recherche fondamentale, ils ont, dans une approche complémentaire originale, souhaité une dimension clinique à leur étude en réalisant un questionnaire en ligne auprès de 266 patients, questionnaire qui a montré que :
- 75% des répondants se prononcent satisfaits du traitement actuel,
- 42 % des répondants, dans la tranche d’âge 36-60 ans, seraient prêts à tester le nouveau traitement dans sa phase clinique,
- Les actifs seraient intéressés par ce traitement bactérien s’il était validé.
Brigitte Pineau
Président FFAMH
Ce nouveau traitement à l’air intéressant, mais a t il également une action sur tous les effets associés à cette maladie, comme les douleurs, la grande fatigue…
Bonjour,
Je suis désolé , mais de quel nouveau traitement voulez vous perler ?