Résultats d’une enquête menée par NS Pauwels, E.De Buck, V. Compernolle, P Vandekerckhove
Vox Sanguinis, revue officielle de la Société Internationale de Transfusion Sanguine, a publié au 1er semestre 2013, les résultats d’une large enquête menée par La Croix Rouge belge en mai 2012, sur la pratique du don-saignée dans le monde. Il faut souligner l’importance de cette étude, car actuellement il n’existe aucun consensus en ce qui concerne l’éligibilité au don du sang des malades atteints d’une hémochromatose.
Cette enquête a été menée à l’aide d’un questionnaire en ligne, adressé à 44 centres de transfusion de 41 pays. Les résultats ont révélé que dans 69% des cas les sujets atteints d’une hémochromatose ou ayant une prédisposition à l’hémochromatose sont acceptés comme donneurs de sang potentiel.
La saignée thérapeutique étant le traitement de base de l’hémochromatose, le potentiel que représente l’utilisation du sang des malades à des fins transfusionnelles, est une question d’intérêt majeur pour pallier au manque de sang. Durant des années, il y a eu débat sur les conditions d’éligibilité au don du sang des malades hémochromatosiques et sur l’aspect éthique du don-saignée. Le débat porte sur deux points : le sang des malades est-il sans danger pour les receveurs ? Le don de sang peut-il être considéré comme volontaire chez ces patients ?
Le principe altruiste du don de sang est remis en question pour certains, car le bénéfice du don pour le malade est double : sur le plan médical et le plan financier. Un don-saignée peut remplacer une saignée thérapeutique, acte qui n’est pas gratuit.
Nous avons choisi de nous limiter aux résultats de la France, l’ensemble des données des autres pays étant accessibles dans l’article original.
La situation actuelle en France se résume ainsi : depuis l’Arrêté Ministériel de janvier 2009, l’hémochromatose n’est plus une contre-indication au don du sang. Ainsi, sont acceptés comme donneurs lorsque tous les critères d’éligibilité au don de sang sont remplis : les porteurs asymptomatiques avec une ferritinémie normale ou élevée et les sujets symptomatiques en phase d’attaque – sous certaines conditions – ou en phase d’entretien. Le malade bénéficie à chaque fois d’une consultation médicale à la suite de laquelle il est autorisé ou non au don-saignée. Certaines analyses biologiques sont également pratiquées à chaque séance chez tous les donneurs : taux d’hémoglobine et ferritinémie.
Les résultats des 41 pays sont détaillés dans l’article. Ils mettent en évidence une grande hétérogénéité des pratiques, la nécessité de réaliser des études épidémiologiques complémentaires, d’uniformiser les protocoles au niveau international et de faire évoluer la réglementation d’un pays à l’autre.
La mise en place du don-saignée de manière élargie serait particulièrement bénéfique pour les patients hémochromatosiques mais améliorerait également l’approvisionnement en sang dans le monde entier.
Compte rendu rédigé en français par Brigitte Pineau, présidente de la FFAMH, à partir du document original accessible en langue anglaise, avec la collaboration du Docteur Françoise Courtois, secrétaire générale de la Fédération Européenne des Associations de Malades de l’Hémochromatose, Conseiller médical de la FFAMH.
Atteinte d’une hémochromatose HFE de type 1 avec mutation p.cys282tyr, je suis traitée par saignée tous les trois mois dans un hôpital de l’APHP. Ma ferritine est stabilisée entre 50 et 60.
M’est-il possible de donner mon sang sans examens médicaux ou formalités préalables.
Avec mes remerciements, salutations cordiales.
Bonsoir, Le patient hémochromatosique n’est pas un donneur lambda. Si vous répondez aux critères du don de sang, vous pouvez effectuer un don-saignée dans un Etablissement français du sang ayant une structure soins. Il est nécessaire de vous présenter avec une ordonnance datant de moins d’un an et le dernier dosage de la ferritine. Le Centre St Antoine-Crozatier (75012 Paris) observe cette règle. Je vous adresse, par messagerie personnelle, un compte rendu de réunion sur le don-saignée. Bien cordialement. Brigitte Pineau